Freeman feat. K.Rhyme Le Roi LE VOILE DU SILENCE - 1999 -
Le voile du silence (4'29) Freeman, K.Rhyme Le Roi / Akhenaton Disponible sur L'palais de justice
Paroles Grandie dans les régions d'Alger situées dans les maquis loin des marchands de tapis Exposée le long des rues ruée des gens sur le pavé En se passant le calumet près d'une tasse de thé à la menthe Sur un air de hit qui chante, sous les tentes sans arrêt C'était en plein été sous la blanche ensoleillée Vêtue de blanc sous un immense palier, sur le grand port d'Alger Dans sa main un panier, juste de quoi manger pour le trajet Assise sur un banc, elle n'a que dix-huit ans Quand elle prit son premier bateau pour la Méditerrannée En direction de Marseille, ville rebelle, sous un coucher de Soleil Où ses parents se sont installés il y a 17 ans, 4 enfants, pas un franc Seule une valise en main, comme compagne sans rien Accueillies comme des mesquines loin des regards mesquins Pour y travailler, gagner son pain, subvenir à ses besoins, faut bien...
Refrain : Elle brise le voile du silence pour prendre les voiles à 18 ans Elle pense à l'évasion, prisonnière d'une tradition millénaire Sur Terre, que faire si j'revendique des choses pour mes soeurs ? J'sais que dans leurs coeurs ça va mal Combien parmi vous ont fait la cavale ? Maintenant on pense à vous, c'est dans les annales
Oubliée dans le désarroi, elle n'a pas le choix Elle voit comment les traditions, les coutûmes de ses parents Dirigent son intégration, loin du temple de la tentation Enfermée dans sa maison, elle n'a pas de chance Prisonnière sous le voile du silence, la sentence Elle fait partie de celles qui pensent à l'évasion, voyager vers l'horizon Sa seule passion était collée sur les murs blancs de sa chambre Quelques posters de manequins au regard tendre Sur son regard, près du miroir, ses larmes tombaient comme des cendres Elle rêvait de se rendre, partir loin là-bas Loin de son lit froissé, mais liée par sa destinée dans son 10 mètres carrés Près de sa fenêtre, la tête posée sur ses lettres, elle s'inquiète Rien à mettre sur ses cahiers de maths, près des petits frères qui font la hiate Les pattes sont cuites, la faim crie, les frères crient Toute seule dans ce bruit la nuit, le mal elle le subit Elle se couche il est minuit...
Refrain
Après les cours elle rentre chez elle, pour elle pas de week-end Renfermée dans sa maison, peine loi du talion Le moindre tort était la moindre explication Sinon c'était sans réveillon cloitrée dans sa chambre Avec ses rêves et ses crayons en larmes Sur son carnet secret, ses sentiments de femme dévoilée En grandissant sans pouvoir parler, rien demander Elle n'osait pas, elle n'haussait pas la voix, pas le choix Pas le droit de choisir, désobéir Il lui a fallut du temps avant de revenir De là où s'écrit se bat dans le silence sans rien dire Elle inventait des fausses sorties, bibliothèque, copie chez la copine Qui se combinaient, cours de ratrapage pour un ciné, calciné sur le cahier Tout ça pour profiter de la moindre seconde d'une vie volée Sans thé, sans blé, qui se répétait dans sa tête Elle a appris à tout faire en cachette Depuis l'enfance en cachette, qu'étaient sa sale de vie, sa façon d'être D'exister, autant que ses mailles enfermées Obligée de se cacher pour une envie d'aimer Dans une force de liberté qu'était plus forte que les regrets Donnés par les coups de ceintures affligés En suppliant jusqu'à maintenant, aujourd'hui à exorter son passé Le temps panse peu à peu les blessures Fatiguée de luter, elle décida de s'enfuir...